
Biloba Art
Marie PERRIGUEY
POÉSIE

Aesthetics (UK) :
Le mot esthétique est dérivé du grec αίσθησιs/aisthesis signifiant beauté/sensation.
L'esthétique définit étymologiquement la science du sensible.
Théorie philosophique qui se fixe pour objet de déterminer ce qui provoque chez l'homme le sentiment que quelque chose est beau.
Quand dans la nuit va tout s’en va
Mes plus beaux souvenirs me noient
Dans mon corps la chaleur d’été
C’est la guerre qui vient s’attabler
Dans la brume vont les disparus
Ceux qu’on aurait tant voulu
Ramener auprès de nos rives
Pour enfin ressentir l’eau vive
Qui sont ces tristes macabés
Peut-être un goût de vérité
Celle qui me gratte quand je la mords
A faire hurler sans bruit les morts
Je suis de celles qui naviguerons
Pour ne pas croire leurs vieilles chansons
Pour ne pas voir ce qu’on nous dit
Ma vérité sera l’oubli
- 15.07.25
Les deux pieds dans l’herbe humide
Rendent un coeur un peu cupide
Un peu coupable de trop aimer
Les choses simples, les soirs d’été
Où nous déambulons, amoureux
Rendant jaloux les plus beaux cieux
D’un amour frais, couleurs du soir
Du bout des lèvres, goût du terroir
Rien dans cet instant silence
Tout dans ce moment de danse
Entre nous pourra se loger
Souviens-toi de nos baisers
Au bord du lac, sous le vieux chêne
Au tout début, quand j’étais reine
À tes côtés, sans encore voir
La porte de notre manoir
Construit par nos mains
Aujourd’hui, hier et demain
- 08.06.25
Je vis pour l’amour
Pour les baisers, goût du matin
Pour ces fleurs saoules, couleur carmin
Je vis de toi, je vis de toi
Je sens tout l’amour
Sur ma peau qui s’écoule - muet !
Sur mon coeur farandole - happé !
Je vis de toi, je vis de toi
Je veux cet amour
Dans mes rires, dans mes larmes - fontaine !
Dans mes joies, dans mes peines - déchaîne !
Je vis de toi, je vis de toi
Je meurs sans amour
Celui qui rend jaloux les fous
Celui qui laisse les coeurs tout doux
Je vis de nous, je vis de nous
- 30.06.25
Dans la fièvre de la nuit
Quand la cloche sonne minuit
Tous les esprits en moi s’éveillent
Tourbillonnent dans mon sommeil
Un rêve, mille rêves
Des nuits sans trêve
Réapparaissent des disparus
Des gens que je n’ai jamais vus
Et qui me glissent sans ménagement
Des messages bouleversants
Des mots posés sur ma conscience
Parfois même avec violence
Et quand arrive le matin
Mon corps se lève incertain
D’avoir dormi ou travaillé
Puis se souvient des messagers
- 05.06.25
À nos coeurs émiettés
À nos rêves envolés
Rappelle-toi ma promesse
Rappelle-toi nos prouesses
Au milieu du chaos
Comme deux grands ados
Un peu perdus dans l’ivresse
D’un monde sans tendresse
C’est ce filtre devant nos yeux
Aux couleurs grises, couleurs de ceux
Qui oublient la flamme du coeur
Qui oublient leur enfant intérieur
Qui des coeurs émiettés
Saura réparer
Qui des rêves envolés
Saura réinventer
- 04.06.25
Dans le berceau cette merveille
Notre petit rayon de soleil
Qui dort en s’oubliant
Pendant un temps suspend l’instant
De ses parents obnubilés
Notre coeur sur lui comme apaisé
Juste un regard suffit le soir
Pour refaire naître la flamme espoir
Pour redonner sens à nos choix
Tant cet amour pur que nous voyons là
Fais exploser toutes les barrières
Redessine à nouveau les frontières
De nos ressources que nous pensions las
Ce regard sur lui efface
La fatigue, les disputes, les doutes
Et laisse place au bonheur qui envoûte
- 06.05.25
Une invention pour
Les yeux
Les disparus et les
Adieux
Dans une sphère toujours
Seule
Dans mon esprit, rouge
Le linceul
Un ange au plafond ou
Dans le feu
Des perles de sel dans
Les nœuds
Une goutte de vin pour
Mieux s’aimer
Le gouffre malin à chaque
Été
- 21.06.20
Petit matin
Sur les dunes de minuit
Les ouragans de mes oublis
Sans le souffle des condamnés
Un jour rêveur, songe émietté
Le silence qui m'enivre
Puis la violence des anciens livres
Qui m'ont appris à aimer
Qui m'ont appris à soigner
Les doux navires de ma mémoire
Pour mieux sauver mes désespoirs
De la chaleur, de l'Amitié
De mes heures hallucinées
- 22.06.20
Tendrement
Les rumeurs de l'instant sur le dos des femmes
Comme deux soleils pourpres qui rencontrent leurs âmes
Je m'affole
J'en raffole
Des vallées aux sommets dans le coeur des hommes
Comme deux lunes argentées qui jamais ne se nomment
Je les bois
Je m'y noie
- 23.06.20
Au matin pâle
Comme un oiseau de lune
Fringale
Fortune
Au sommet du jour
Comme une pomme de velours
Amour
Toujours
A l'approche de la nuit
Comme une reine nouvelle
Ennui
Poubelle
Au coeur du sommeil
Comme un mythe appareille
Soleil
Merveille
- 25.06.20
Rythmique

Loin des siècles oubliés
A l'horizon de outragés
Je m'éloigne pour mieux sentir
L'odeur chaude du devenir
Dans le coeur, un enfant seul
Juste un autre sur une terre veule
Avec le temps, ô résilience !
Il a construit ses pas de danse
Il n'est guère d'endroit plus sûr
Que les veines de nos blessures
Là où saigne nos histoires mortes
Qui nous ouvrent d'autres portes
Un grand saut pour les franchir
Un jour oser les guérir
Sur les plaies, baume indigo
Ami, prenons ce bateau
- 24.06.20
Résilience
A chaque quinzaine, l'oestrogène noie mes veines de peine inhumaine
A chaque quinzaine, mes reines sereines deviennent Marie-Madeleine
A chaque quinzaine, quoi qu'il advienne, saigne la même rengaine
A chaque quinzaine, j'en suis certaine, je sème des plaines de graines
Puis vient le temps d'un autre printemps
Puis vient l'histoire d'une autre gloire
Puis vient le ciel d'un autre soleil
Puis vient le soir d'un autre espoir
- 26.06.20
Hormonal

Il est des temps où s'illumine la Terre
Il est un vent nouveau qui me libère
Un goût de pluie se pose sur le divan
Une odeur sage me donne la bêtise quand
Je me tourne, je virevolte, je m'envole, là !
Tu y songes, tu y plonges, tu éponges, quoi ?
Il est un vent nouveau qui me libère
Il est un orage fou doré d'éclairs
Une odeur sage me donne la bêtise quand
Je me pardonne d'avoir brûlé le temps
Tu y songes, tu y plonges, tu éponges, quoi ?
Il est des temps où s'illuminent les rois
- 27.06.20
Cactus
La braise en dessous la Terre
L'Amour en dedans des Mères
Celles qui ont toujours donné
Leur coeur pour nourrir la paix
Oubliées dans la fureur
Souvent ravalés les pleurs
Celles qui ont toujours sauvé
Les corps des désespérés
Absentes dans nos histoires vives
Présentes dans leurs déboires ivres
Celles qui ont toujours prié
Leur âme mérite dignité
- 29.06.20
Belle de nuit

Chantez mes soeurs
Pour un nouveau monde gorgé de
Splendeur
Soignez la force
Douce comme la mousse, des racines à
L'écorce
Dansez le feu
Tissus pour caresses, velours aux
Cheveux
Criez la Vie
Aux vibrations du grand tambour
Fleuri
- 30.06.20
Sorcières
Râle
Aujourd'hui, je suis le funambule
Qui a perdu ses tours jumelles
- 04.07.20
Caresses
Le couteau au coeur de la mémoire
L'écriture sous leur coup d'assommoir
Accablée sous l'ombre de l'abattoir
Ecrasée, fuyant leurs dégorgeoirs
Abattue
Dévêtue
Disparue
Jamais plus
Le couteau profond dans le entrailles
L'écriture pour quitter la bataille
Naufragée, entourée de murailles
Piétinée par l'excès de grisaille
Sécheresse
Pécheresse
Allégresse :
Belle prouesse !
- 03.07.20

Pruniers sauvages
Changer la peur pour de l’Amour
Sécher les pleurs, panser coeurs lourds
Sauver la pluie dans nos sommeils
Prier la vie, mondes et merveilles
Je t’ai laissé dans mon cocon
Pour te montrer mon horizon
Tes mains lumières s’y sont posées
Pour chaque matin, le rencontrer
Et si tu pars, puisqu‘il est l’heure
Jamais l’Amour ici ne meurt
Caresse au fond de tes yeux pommes
Toujours les souvenirs se nomment
De l’éclat bleu dans nos sourires
De ces poèmes qu’on aimait lire
De ces nuits rousses, pétales de lune
De l’éternel des vagues de dunes
- 06.07.20
Des filaments de lumière
Silencieux sous mes paupières
Légèreté
Des chaleurs au fond du corps
La fumée noire qui en sort
Evacuée
Des picotements dans mes mains
Une pression lourde dans mon sein
Intensité
Des houles molles dans mon ventre
Pour revenir jusqu’au centre
Humanité
- 08.07.20
Fontaine
Etincelle
Cette nuit, j’ai nettoyé le feu
De la jeune fille découragée
J’y être trouvé des terres volées
Arides, dans un chaos de noeuds
Ça Craque ça Claque ça Traque ça Plaque
Fracture Fissure Morsure Torture
Stop !
Arides, dans un chaos de noeuds
Les terres volées que j’ai trouvées
Cette nuit, j’ai nettoyé le feu
De la jeune fille encouragée
- 13.07.20
La bâtisse
Nourrir la lumière dans la faille
Briser la pierre des grandes murailles
C’est dans le corps que tout se joue
C’est dans le ventre que tout se noue
Quand vient le serpent dans mon lit
Pour me réciter poésies
C’est dans les yeux que tout s’avoue
C’est dans le coeur que tout s’échoue
A l’heure où scintillent les pétales
Des belles de nuit, fleurs impériales
C’est dans l’Amour que se résout
La peine du soir au rêve doux
- 27.07.20
Recyclée
Sourire au ventre, une perle nouvelle
Bercée dans l’eau, caressant celle
Qui me rappelle toutes mes fortunes
Naissance du coeur sous la pleine Lune
Je suis la perle au fond du gouffre
Adieux aux corps qui toujours souffrent
Adieux aux vers qui me pourrissent
Acceuil des larmes qui me nourrissent
Le vent se lève…
L’heure est aux rires
- 03.08.20
L’armure de feu, silence au loin
Pour protéger les filles de soin
Celles qui ont peur, celles qui ont faim
Nourriture bleue pour nos hivers
La soif des coeurs, amour des mères
Celles que l‘on tue, celles aux cimetières
Le jazz au corps, les soirs de pluie
La danse dans l’ombre d’une autre vie
Celle que l’on rêve, celle qu’on oublie
Pour protéger l’amour des mères
Les reines qui flambent sous d‘autres lumières
La soif des coeurs d’une autre vie
La reine qui pleure pour nos folies
La danse dans l’ombre des filles de soin
La reine que j’aime
Celle du lointain
- 01.08.20
Pansement
Non-sens
Langue Mangue - Avide
Rein Raisin - Torride
Rate Tomate - Solide
Foie Pois - Lucide
Cou Choux – Bonheur
Sang Piment - Lenteur
Trachée Bleuet - Senteur
Poumon Poivron - Ardeur
- 05.08.20
Alexandrin
Dans les creux de tes mains, j’ai trouvé une perle
Un bout de matin pâle où une vague déferle
Dans le songe de tes yeux, j’ai cru voir un marin
Qui toujours a su croire aux histoires des bouquins
Dans la mer qui s’en va, une bouteille pour nourrir
Le désir dans mon sein où se joue l’avenir
Dans la fureur du soir, j’ai pensé un instant
Aux oublis du passé, soudain moins importants
Il n’est guère d’endroit sûr pour déposer armure
C’est pourtant dans tes bras que se meurt le combat
Pour ressentir la vie trop longtemps endormie
Vulnérable enfin j’ose déployer mes jeunes roses
- 21.08.20

Endométriose
Des vieux barbelés dans mon ventre
Comédie ?
Des lames brûlantes à l‘épicentre
Incendie !
La nuit fatigue celles qui ont peur
Hystérie ?
Qui n’ont pour pensées que douleurs
Infinie !
Plus d’air pour écrire des poèmes
Psychiatrie ?
Jusqu’à parfois frôler la haine
Létargie !
A quand ma parole écoutée
Empathie ?
Malade, invisible, oubliée
Démolie !
Madame, il n’y a rien à faire
Millepertuis ?
Serrer les dents et puis vous taire
Félonie….
- 24.08.20
Courant d'air
La fumée de mes songes
Comme une pluie embrumée
Tout le Mal qui me ronge
Je m’en crois libérée
Quand je dors dans tes bras
Oh ! Elan de splendeur
Tu murmures, tendre voix :
C’est fini, n’aie plus peur
Si nos vers, coeurs d’amour
Ont surpris visiteurs
C’est qu’à chaque nouveau jour
Sonne la grâce de leurs fleurs
Quand je sens tes caresses
Frissonnante légèreté
Je te glisse cette promesse :
Nos matins seront vrais
- 17.09.20
Refus
Le temps me ment
Quand il efface ce qui me protège
Le temps me vend
Quand il ressert son piège
Le temps me prend
Tout ce qui m'aide à vivre
Rendant mes larmes acides
N'offrant que terres arides
Au fil des longues années
Mon corps n'a pu soigner
Son enveloppe criblée
Souvenirs incrustés
Oui ! J'y ai longtemps cru !
Ce mythe trop entendu
"Le temps te soulagera
T'endurcir tu sauras
Aboyer tu pourras
Insensible tu vivras."
Je refuse d'y songer
Foutaise et vanité !
Une voix en moi murmure
Qu'il faut croire aux ratures
Que l'âme n'est immature
Que si elle reste pure
- 10.10.21
C'est normal
Courir dans le noir pour toucher le mur
A l’endroit indiqué ; puis sauter sur
La dalle inchangée ; puis éviter la
Ligne blanche conservée ; liste alpha, ultra
Usagée ; puis compter, calculer juste
Une fois ou mille fois ; efface et rajuste !
Absurde ; Cases cochées, vérifiées aujourd‘
Hui(t) ; Jamais trois jamais bleu – Tous les jours
- 21.09.20
L'édifice
J'ai croqué le soleil levant
Pour sucer son nectar ardent
Apaiser ma soif de printemps
Oeil passion, inconscient brûlant
Nulle musique ne saura chanter
La douceur des soirées d'été
J'ai croqué la lune dénudée
Mains de soie, fougue rassérénée
- 17.05.21